L’artiste François Daireaux présentera un choix d’oeuvres réalisées durant son séjour au Maroc de 1988
à 1994. La galerie BudA lui a semblé être le lieu et le moment propice à mettre au jour quelques-unes
des très nombreuses pièces produites durant cette période. Aucune réalisation issue de ce séjour de six
années n’a jusqu’alors été montrée en Europe.
C’est un choix parmi celles de l’année 1992 qui a été retenu. Une année encore plus productive
que les autres. Une année qui semble avec le recul préfigurer de nombreuses voies et attitudes qui
caractérisent le travail d’installation multimédia actuel.
L’année 1992 est privilégiée pour donner à voir une série de travaux qui sont caractéristiques de cette
attachement déjà très présent au motif, à la déclinaison et aux infimes variations. L’artiste réalise
alors des surfaces composées de multiples couches de matériaux les plus divers qu’il vient finalement
perforer, imprimer avec une matrice composée de deux plaques chauffantes. Les matériaux utilisés
sont puisés dans les multiples marchés et lieux de recyclage fortement présents dans Casablanca.
Une ville chaotique, industrielle, qui pendant ces six années offre à l’artiste l’occasion de s’immerger
dans des quartiers entièrement dédiés à la fabrication, au recyclage, à toute une micro économie
hétérogène et riche en inventivité.
Cette activité casablancaise du faire, de l’hybride et du détournement n’a depuis cessé de marquer et
d’influencer toute la démarche de l’artiste. Cette exposition est donc l’occasion de découvrir un aspect
jusqu’alors totalement occulté d’un parcours déjà important. Il s’agit de mettre progressivement en
lumière le parcours passionnant d’un artiste qui échappe au conventionnel trajet orthonormé.