Le projet : "Everchanging"

Pour répondre à l’invitation d’exposer au centre d’art Fabrica j’ai souhaité réaliser une nouvelle installation intitulée « Everchanging » en reconsidérant une partie de l’installation « Infini » récemment conçue pour mon exposition au centre d’art Passerelle à Brest.
Dans cette exposition les 71 modules de silicone constituant l’installation étaient juxtaposés au sol de façon à recouvrir la totalité d’un des deux espaces.
Aussitôt le seuil de l’exposition franchi, les visiteurs étaient amenés à éprouver directement et physiquement l’oeuvre en marchant dessus et par la même à contibuer à son altération progressive.
Ce dispositif est envisagé comme un work in progress.
Pareillement à un certain nombre de mes œuvres passées , « Infini » est une installation pensée pour étre remaniée, déconstruite, ou remixée avec d’autres œuvres. Ce qui caractérise une grande partie de mes œuvres c’est qu’elles ne sont jamais figées dans le temps. Il en émane souvent un sentiment de fragilité, une inquiétante étrangeté.
De nature instable mes œuvres sont empreintes de problématiques liées à la disparition , à l’effacement dans un monde qui ne cesse de se déréaliser.
Ce qui s’élabore entre le visiteur et mon œuvre pendant le temps d’exposition semble étre d’une importance croissante dans mes réalisations récentes.
Ainsi au travers de dispositif tel que « Infini « une de mes préoccupations majeure a été d’enregistrer de façon insidieuse et inframince les traces presque imperceptibles laissées par les passages successifs des visiteurs. Une lente mais certaine modification, qui au jour le jour a oblitéré en surface l’apparence scintillante, ondoiente et bigarée de l’installation « Infini ».
Ainsi le projet à fabrica intitulé « Everchanging « est envisagé comme un arrêt sur image , une mise en lumiére. Un temps d’exposition transitoire pour rendre compte d’une histoire, de l’intencité d’un vécu.
Pour cela j’ai choisi d’ériger, telles des vanités, 40 des 71 modules constituant « Infini », de les épingler individuellement sur un fond blanc et ainsi de les livrer à la contemplation.
Cette (re)présentation est la tentative de faire le constat d’un état provisoire, voir tansitoire, sachant qu’une fois cet « entre-deux », ce temps d’exposition à Fabrica révolu, ces piéces réintégreront leur destiné premiére pour une nouvelle installation au sol dans un tout autre espace.
L’agencement de cette nouvelle installation in situ est comme un dédale dans lequel le visiteur est amené à progresser. Un espace topologique, à l’intérieur duquel chaque cimaise est à envisager comme une butée visuelle.
Cette mise en espace d’aspect labyrinthique est une volonté de ma part de faire écho à une installation antérieure « Mes ruines ».
Ainsi comme le dit si bien Marc Augé : « Contempler des ruines, ce n’est pas faire un voyage dans l’histoire mais faire l’expérience du temps, du temps pur ».

François Daireaux, june 2005.

When I was invited to show at Fabrica I wanted to make a new piece called Everchanging that was a re-exploration of part of an installation - Infini - that I had recently conceived for an exhibition at the Passerelle art centre in Brest.

In that exhibition, the 71 silicone modules that made up the work were set out on the ground so that they covered the whole of one of two spaces. As soon as visitors crossed the threshold of the exhibition, they were led to an immediate and physical experience of the work by walking on it and in so doing contributing to its ongoing development.

I see this as a ‘work in progress’. Like several of my previous works, Infini is an installation conceived to be revised, deconstructed or remixed with other works. What characterizes many of my pieces is that they are never frozen in time. What often emanates from them is a feeling of fragility, a disturbing strangeness. By their very nature unstable, my works are marked by problems associated with dissolution and disappearance in a world that never ceases to remake itself.

The interaction between the visitor and my work during an exhibition seems to be of growing importance in my recent projects. Through such devices as Infini, one of my major preoccupations was to record in a subtle and refined way the almost imperceptible traces left by the succession of visitors : a slow but definite change that day by day obliterated the scintillating, undulating and multicoloured surface finish of the Infini installation.

Thus the Fabrica project, Everchanging, is seen as a freeze frame, a moment in the spotlight, a time of transitory exposure to give an account of a story, the intensity of a personal experience.

To achieve this I have chosen to erect, like vanities, 40 of the 71 modules that make up Infini, and to set them individually on a white ground and thus offer them up for contemplation.

This (re)presentation is an attempt to make a record of a temporary state, a transitory glimpse, in the knowledge that once this intervening period of exhibition at Fabrica is over, these pieces will reassume their original destiny as a new installation on the ground in another space.

The arrangement of this new installation in situ is like a maze in which the visitor is led to wander ; a topological place inside which each screen is to be seen as a visual stop. This labyrinthine layout is a desire on my part to echo a previous installation Mes Ruines.

As Marc Auge so eloquently said : ‘To contemplate ruins is not to make a voyage into history but to experience time, pure time. (in Le Temps des ruines).

(François Daireaux June 2005)

As a direct development of his installation point infini at Centre d’art Passerelle, Brest, France earlier this year he will be creating a labyrinthine structure using 2000 kilos of silicon rubber extruded over an area of 200 square metres.

His new work, Everchanging stems from a continually evolving process that leads to unexpected outcomes incorporating chance, manipulation, play. Past work has explored the dualities of decay and growth, repulsion and attraction and the life of the work has often been transformed in response to specific exhibition sites. His work makes frequent reference to natural processes of change, organic forms and landscape.

His use and manipulation of materials often results in ambiguous and contradictory forms. Everchanging presents intricate interlaced networks of extruded lines, suspended as architectural elements that both guide and confront the viewer in a passage through the gallery.

This will be his first major exhibition in the UK, although Daireaux has exhibited widely internationally, including Morocco, Italy, Bulgaria and Belgium.